Le granulome facial de Lever : un challenge diagnostic et thérapeutique - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Le granulome facial avec éosinophilie (GFE), appelé également granulome facial de Lever, est une dermatose inflammatoire bénigne d’étiologie inconnue, caractérisée par des papules, des nodules ou des plaques rouge-brun ou violacées, avec une accentuation folliculaire, le plus souvent sur le visage. Un traitement précoce est nécessaire en raison de l’impact esthétique significatif.
Nous rapportons le cas d’un granulome facial réfractaire traité par hydroxychloroquine (HCQ).
Observation |
Il s’agit d’une femme âgée de 45 ans, aux antécédents de psoriasis en plaques, qui s’est présentée pour des lésions papulonodulaire du visage évoluant depuis un mois. L’examen cutané a montré des lésions papulo-nodulaires érythémateuses asymptomatiques confluentes en plaques sur le nez et les joues avec quelques croûtes et des squames jaunâtres. Un aspect lipoïde à la vitropression a été observé. Il n’y avait pas de signes systémiques associés. L’étude anatomopathologique mettait en évidence une vascularite leucocytoclasique dans le derme réticulaire et un infiltrat dermique polymorphe riche en polynucléaires éosinophiles. Le diagnostic de GFE a été retenu. Elle a été traitée par stéroïdes topiques, cryothérapie, méthotrexate à la dose de 15mg/sem et doxycycline à la dose de 100mg/j sans amélioration. Nous avons opté pour le HCQ dosé à 400mg/j avec une rémission complète en deux mois. Une récidive des lésions a été constatée après l’arrêt du traitement. Nous avons décidé de reprendre le HCQ. Aucune récurrence n’a été observée sous traitement avec un suivi de huit mois.
Discussion |
Le GFE survient principalement chez les hommes blancs d’âge moyen, contrairement à notre patiente. Il apparaît souvent sous forme d’une lésion unique, mais des lésions multiples sont possibles. Chez notre patiente, les diagnostics évoqués étaient la sarcoïdose, la leishmaniose cutanée, le lymphome et le pseudolymphome. Le plus souvent, le GFE est localisé au niveau du visage, mais une atteinte extra-faciale est possible. Le traitement est difficile car il n’est pas codifié. À ce jour, aucune recommandation n’a été établie. Les modalités thérapeutiques sont multiples et comprennent les corticostéroïdes topiques, systémiques et intralésionnels, la cryothérapie, les lasers, la PUVA, la dapsone, les antipaludéens et l’excision chirurgicale. Une rémission complète sous HQC a été observée chez notre patiente suite à l’échec thérapeutique par le méthotrexate, la doxycycline, les dermocorticoïdes et la cryothérapie. Le HCQ, en inhibant l’IFN-y, peut inhiber la réponse à médiation immunitaire qui se produit dans le GFE. Seuls trois cas publiés respectivement en 2008, 2016 et 2020 ont montré l’efficacité du HQC dans la GFE.
Conclusion |
L’HCQ peut être considéré comme une alternative thérapeutique efficace et bien tolérée dans le traitement du GFE.
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Vol 45 - N° S1
P. A157 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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